Affaire Patricia Bouchon

Affaire Patricia Bouchon – L’avocat de Laurent Dejean vient de déposer un pourvoi en cassation. Son client entend faire reconnaître son innocence dans le meurtre de Patricia Bouchon. Laurent Dejean, condamné à 20 ans de prison par la cour d’assises de Haute-Garonne en mars 2019 et en appel il y a quatre jours à Albi, continue de nier sa responsabilité dans ce meurtre.

Affaire Patricia Bouchon
Affaire Patricia Bouchon

La cassation est la dernière instance d’appel pour contester une décision de justice qu’un accusé condamné estime contraire à la loi ou lorsque la procédure n’a pas été suivie. C’est le dernier recours dans une affaire judiciaire.

Cet appel doit maintenant être étayé par des arguments. La défense prétendra que Laurent Dejean a droit à une “présomption de culpabilité”. Depuis le début de l’enquête, l’avocat, Me Karim Chebbani, n’a eu de cesse de dénoncer « la construction d’un faux auteur ».

Patricia Bouchon a été retrouvée immergée dans une tuyère un mois et demi après avoir été assassinée alors qu’elle courait le long de son parcours habituel. Une enquête exhaustive permettra la capture d’un individu instable, qui sera jugé pour la deuxième fois par la cour d’assises d’Albi à partir du lundi 28 juin.

Le lundi 14 février 2011 ne déroge pas à la norme. La femme de 49 ans enfile ses baskets à 4h30 du matin et entame un cercle continu de 4,5 kilomètres autour du village.

Christian, inquiet qu’elle ne soit pas revenue au bout d’une heure, alerte la gendarmerie. Il connaît la ponctualité et les particularités de sa femme.

Chaque jour, elle enregistre méticuleusement son temps de course, qui est généralement de 35 minutes, et son heure de départ sur un calendrier. Si elle est absente, quelque chose a dû lui arriver. Il s’attend à une petite blessure.

Les militaires évaluent la gravité de l’absence du jogger et déploient à l’aube une équipe d’une centaine de personnels, hélicoptères, plongeurs et maîtres-chiens pour le localiser.

Tout dans un rayon de 10 kilomètres est gratté. Les événements, qui se sont produits il y a dix ans dans la paisible ville de Bouloc, ont envoyé des ondes de choc dans toute la région.

A 4h30 le 14 février 2011, Patricia Bouchon sort de chez elle pour faire un jogging avant d’aller travailler. Mais cette secrétaire de cabinet d’avocats ne reviendra jamais.

Lorsque son mari n’observe pas son retour, il avertit les gendarmes, qui ouvrent rapidement une enquête sur son enlèvement.

Affaire Patricia Bouchon
Affaire Patricia Bouchon

Rapidement, du sang, une boucle d’oreille et des cheveux sont découverts sur un chemin de la ville Les résultats des tests démontreront que le sang appartient bien à Patricia Bouchon. La piste criminelle prend forme.

A Villematier , à ​​11 kilomètres du lieu où ont été découvertes les traces de sang, son corps a été découvert le 29 mars 2011, après de nombreuses semaines de recherches durant lesquelles d’importants moyens de gendarmerie ont été mobilisés.

Son corps était caché sous un petit pont. Son crâne et ses vertèbres sont déprimés et un gant en latex est logé dans sa gorge.

L’autopsie révélera qu’elle a été étranglée à mort. La thèse de l’homicide est par conséquent incontestable. On ne sait pas qui a assassiné Patricia Bouchon. Les enquêtes sont au point mort, et la question sera débattue pendant des années.

Cinq jours après la disparition, un témoin s’est approché des détectives. Quelques secondes après avoir dépassé un footing, il a failli percuter une Renault Clio garée en sens inverse sans phares allumés et un barbu à l’intérieur.

Sur la base de ce témoignage, un portrait-robot du suspect a été créé, et de nombreux autres, dont l’ancien compagnon de Laurent Dejean, ont prétendu le reconnaître. Mais aucune preuve ADN de l’accusé n’a été retrouvée sur le corps de Patricia Bouchon.

Affaire Patricia Bouchon

Sa famille est choquée, surtout parce qu’elle a été assassinée avec une férocité incroyable. L’employé municipal qui l’a découvert est assez renseigné et atteste : « Je n’oublierai jamais ce que j’ai vu. Patricia Bouchon a été étranglée après avoir été frappée au visage.

Ses vertèbres sont fracturées, et un gant de caoutchouc lui est enfoncé dans le cou. » Son petit corps , mesurant 1,64 mètre et pesant seulement 43 kilogrammes, n’a pas pu résister à la sauvagerie de son agresseur.

Malgré la décomposition du corps, les détectives de la cellule d’enquête “Disparition 31” parviennent à obtenir un échantillon d’ADN à partir duquel ils espèrent identifier la victime.

Par ailleurs, ils recueillent l’important témoignage d’un chauffeur-livreur qui roulait à Bouloc cette nuit-là. Alors qu’il se rendait au travail à 4 h 35, le type a déclaré avoir d’abord vu Patricia Bouchon courir, puis, quelques mètres plus tard, il a failli percuter une Renault Clio garée en contrebas face à face sans lumières allumées.

Arrivés à hauteur du chauffeur, les deux hommes auraient échangé un coup d’œil avant que l’occupant de la Clio ne démarre rapidement le véhicule. ” J’ai une mémoire visuelle correcte. “Je n’oublie pas les visages”, explique le témoin.

Il met alors en scène un homme blanc entre 30 et 50 ans, mesurant 1m75 à 1m80, et coiffé d’une casquette noire. Sur ses ordres, un portrait-robot est créé et diffusé dans toutes les gendarmeries et commissariats français. Cependant, il

n’est pas relayée dans les médias afin d’éviter « trop d’informations à traiter », comme l’a précisé le procureur de Toulouse, Michel Valet.

Le nom de Laurent Dejean, trentenaire au lourd profil psychiatrique, est apparu après la diffusion d’un portrait composite basé sur un témoignage clé :

celui d’un homme qui affirmait avoir rencontré Patricia Bouchon le 14 février, puis avoir vu un homme se garer dans le mauvais sens sans feux allumés dans une Clio.

L’accusé Laurent Dejean a semblé plus conflictuel pendant trois jours que lors de son premier procès à Toulouse en 2019. Se défendant régulièrement, il le fait souvent maladroitement.

Le suspect s’irrite lorsque le président l’interroge à plusieurs reprises sur le fait qu’il a longtemps nié posséder une Clio : « Je ne l’ai pas caché, je ne l’ai tout simplement pas dit.

Pourquoi évitez-vous la question, ne comprends pas”. Ce jeudi, des connaissances de Laurent Dejean prendront le commandement. “Ce ne sont que des toxicomanes. Il tonne, “Une minorité dira la vérité.”

L’accusation disposait de plusieurs éléments de preuve contre Laurent Dejean : la fameuse Clio blanche, qui aurait été aperçue à 4 h 35 le jour des faits par un témoin qui venait d’apercevoir Patricia Bouchon ;

la bonne connaissance de Laurent Dejean des lieux où le corps a été retrouvé ; ses déclarations étranges lors de sa garde à vue et sa personnalité psychotique “J’ai fait le deuil de Patricia, je n’y pense plus”, aurait-il dit, en embrassant un policier.

Affaire Patricia Bouchon
Affaire Patricia Bouchon

En 2015, le procureur avait insisté sur le “potentiel” de l’accusé exploser”, citant de nombreux témoins qui auraient assisté à “des explosions soudaines de violence”.

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